Communiqué en course n°11

Quelques déboires ...

Problème de pile à combustible : et oui, vous ne le saviez pas, mais un
peu d'uranium en fond de biberon n'a jamais tué personne (encore que
...). En fait ils ont 3 sources d'énergie possibles (enfin, 4, si on
compte leurs petits muscles pour pousser sur les rames ...) : les
panneaux solaires, pratiques, écologiques, mais problématique quand il
n'y a pas de soleil (comme dans le pot au noir), ou que le soleil est de
l'autre coté du spi (comme sur une bonne partie de la transat,
l'inconvénient d'aller vers le sud ...). Un groupe électrogène, coûteux,
lourd, polluant, et qui marche au gasoil. Attention à ne pas enfumer le
bateau, un système d'aération fiable est à prévoir, sans compter que le
groupe n'aime pas la gîte ... Dernière solution, la pile à combustible,
qui marche au méthanol, et qu'il faut recharger 1 fois par semaine, qui
est propre et quasi sans risque. Mais qui tombe apparemment en panne !
Il lui reste donc ses 2 panneaux, 1 prévu dès le départ et 1 embarqué en
rab' en dernière minute (bien vu non ?). Ce qui normalement doit suffire
à son bonheur (c'est à dire permettre à Momo le pilote de rouler tout
seul, permettre de recharger le MP3 avec toutes nos musiques
entraînantes, et de garder du courant dans le GPS (t'es où ?) et la VHF
(chui derrière toi ...)) , à condition qu'il y ait un peu de soleil.
Donc maintenant, en plus de lui souhaiter du vent (mais pas trop), on va
lui souhaiter un ciel sans nuage, en espérant qu'elle a prévu la crème
solaire en quantité !

Problème de bout dehors : c'est juste l'espèce de poutre en avant du
bateau qui permet de fixer le spi. Pas de bout dehors, pas de spi, pas
de vitesse, pas de chocolat ! Ils sont nombreux à avoir eu des
problèmes de bout dehors depuis Madère, car c'est la pièce qui va dans
l'eau à chaque fois qu'il y a une rafale et que le bateau se couche sous
spi (ça s'appelle une vrac chez les ministes), et c'est aussi la pièce
sur laquelle s'exerce tous les efforts quand il faut ressortir le bord
du spi de l'eau au moment où le bateau se redresse. Bout dehors fragile,
s'abstenir. Donc on croise les doigts pour qu'elle ait réussi à bien le
réparer.

Et le pot au noir ?
Ça y est, après avoir été encore pointée à des vitesses de 7-8 noeuds
jusqu'à hier soir, le speedo a enfin remarqué que le pot au noir était
là, et bien là : 0,5 noeuds, 1 noeuds, une pointe à 2 noeuds ... Sortez
les rames, depuis cette nuit. D'ailleurs les trajectoires sur la carte
sont aussi aléatoires que les vitesses, probablement quand attendant le
grain et les rafales à 40 noeuds en sens opposé à la marche, nos
ministes prudents préfèrent tomber les voiles plutôt que tout déchirer.
Et remettre le spi quand la rafale est passée, mais alors, plus de vent
pour pousser le bateau qui se perd dans des directions indécises. Ça
peut durer longtemps, et les nerfs doivent être mis à rude épreuve.
Laurence a-t-elle trouver la sérénité suite à sa décision de ne pas
s'arrêter, réparer seule et continuer sa traversée de l'Atlantique ?
Cela va-t-il l'aider à rester zen et en profiter pour grignoter sa
voisine Bénédicte, sur fond de VHF "je vais bien tout va bien", tout à
l'intox ? Opter pour le Tahïti Douche sous les grains, plutôt que la
frustration d'être encore en ciré sous ces latitudes ? Et puis le pot au
noir qui avait été plutôt clément ces derniers jours devant les premiers
se reforme maintenant, les obligeant à attendre patiemment d'atteindre
la zone des alizés qui marquent l'entrée de l'autoroute vers le Brésil,
mais permettant ainsi aux poursuivants de grignoter 40 milles en 48h, et
pour Laurence de diminuer d'1/3 sa distance au 10ème (plus que 73 milles
...).
Allez, on s'accroche, on serre les dents, on est venu pour ça, ne pas
l'oublier. Et cette traversée du fameux pot au noir fera probablement
partie des plus beaux souvenirs de cette aventure !

Bon vent à tous !
Nath

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