Transgascogne 2007 - 1ère étape
Charlie et lolo

Brafougne dans le golfe !

Retour sur le petit intermède venté de ces derniers jours.

Vous dire que ce fut tous les jours une partie de plaisir ou une navigation facile ne serait pas très juste. Mais ce fut une expérience inoubliable, et à mon avis indispensable à mon vécu marin, afin de pouvoir afficher encore plus de sérénité. Pour résumer : l'équipage a finalement changé en dernière minute, ce que Nath aura certainement apprécié en visualisant les conditions météos rencontrées. C'est donc Charlie (mon jeune et néanmoins performant équipier de l'open demi clé de l'an dernier) qui se retrouve embarqué dans l'aventure.

Les fichiers de vent le matin du départ annoncent des conditions musclées, mais navigables. Et c'est parti, avec la ferme intention de bien figurer dans cette catégorie "série double" où nous retrouvons quelques bons concurrents. La première journée est tactique, avec un décalage dans le golfe plus ou moins bien négocié. Nous verrons à l'arrivée que nous n'avons pas fait au mieux, ni au pire... Puis le vent rentre dans la nuit en tournant, et après un virement de bord, c'est parti pour 24h non stop du même coté, donc sans manoeuvre, si ce n'est réduire la taille des voiles au gré de la force du vent qui augmente. Et ce n'est pas peu dire. Les rafales se succèdent, les vagues grossissent, et notre seul objectif est d'arriver le plus vite possible, d'une part afin de ne pas trop traîner dans ces conditions peu clémentes, et d'autre part avec toujours l'envie de faire une belle place. D'après les conversations perçues sur la radio du bord, certains concurrents commencent à rencontrer des petits soucis, vite amplifieé par les conditions de plus en plus dures, et la vie à bord du 435 n'est pas rose non plus. Nous ne mangeons que quelques fruits secs agrémentés de paquets d'eau salée qui nous recouvrent ainsi que le bateau toutes les 2 minutes, et le sommeil est bien impossible à trouver avec les vêtements trempés et le bateau secoue en tous sens. Mais il fait grand bleu, le paysage est superbe et rare, et les vagues qui nous assaillent sont chaudes. Que demander de plus ? Et c'est vers minuit que nous atteignons enfin Santander, trempés, fatigués, avec quelques litres d'eau salée venus se réfugier dans le bateau, mais heureux.

Heureux d'en avoir fini, heureux d'une place de 3ème, heureux d'avoir traversé ce fameux golfe de Gascogne qui a su nous rappeler que les éléments naturels ne sont pas maîtrisables, et que c'est à nous de les respecter et de faire au mieux avec les conditions rencontrées, heureux également d'avoir su résister, et d'avoir pu valider la bonne tenue du mini 435 dans ces conditions parfois impressionnantes. La suite est plus facile : apprendre que tous les concurrents s'en sont sorti, par différents biais, y compris des abandons ou demi-tours, vider et sécher le bateau, se reposer, récupérer, et discuter, encore et encore, de la façon dont chacun a su traverser ces moments parfois difficiles. Un vrai partage, favorisé par ces quelques jours à Santander, avant de reprendre la mer dans des conditions semble t'il plus agréable. Certains devraient même réussir à se plaindre du manque de vent annoncé ... En tous cas, les prévisions de chaud soleil et de mer plate ne sont pas pour nous déplaire, et la tactique devrait encore une fois reprendre ses droits, avec pour objectif de rattraper le temps perdu sur nos petits camarades, tout en maintenant nos poursuivants à distance. Départ demain midi, arrivée... fonction du vent, probablement pas avant lundi. Promis, je vous raconte tout à l'arrivée, et Charlie ayant un appareil photo étanche, vous aurez même droit a un aperçu de la vie à bord.

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